Par Tom Godbey, Spécialiste des applications de Donaldson Torit, et Dan Johnson, Ingénieur d’applications chez Donaldson Torit
Le secteur industriel consomme 27 % de l’énergie électrique au détail produite aux États-Unis. Sur ces 27 %, les ventilateurs et les pompes représentent 40 % du total, et les ventilateurs constituant la majorité de cette proportion.(Réf. 1, 2) Pourtant, à quand remonte votre dernier audit de l’air pour déterminer la quantité d’air que vous déplacez chaque jour et la puissance utilisée pour le mettre en circulation ? La plupart des usines déplacent un volume d’air supérieur à la quantité de produit fabriqué, et une énergie considérable est dépensée pour son déplacement. L’énergie étant synonyme d’argent, si nous parvenons à économiser celle qui est consommée par le transport de l’air, nous pouvons réaliser des économies et abaisser les coûts de production.
Du fait que l’air possède une masse, nous devons faire preuve d’un bon discernement technique en ce qui concerne les systèmes d’échappement. L’air standard est défini comme un gaz contenant les éléments suivants :
- 78,1 % d’azote,
- 21 % d’oxygène,
- 0,9 % d’argon et
- aucune humidité, au niveau de la mer, et à une température de 21 °C (70 °F).
Dans des conditions nominales, l’air pèse 0,001 kg par litre (0,075 lb par pied cube). Un système d’évacuation de la poussière typique muni d’une conduite d’entrée de 76,2 cm (30 pouces) de diamètre et raccordé à un ventilateur traite un volume d’environ 17 000 pieds cubes d’air par minute (CFM). Ou, exprimé en poids, le ventilateur traite plus de 335 000 tonnes d’air chaque année sur la base d’un cycle de fonctionnement quotidien de 24 heures. De nombreuses installations possèdent plusieurs systèmes comme celui-ci.
Combien d’argent dépensons-nous pour faire circuler l’air dans une usine ? L’énergie, c’est de l’argent. Les modifications visant à économiser de l’énergie se traduisent donc par des gains monétaires. Dans ce document, nous nous proposons d’examiner les coûts liés au déplacement de l’air à travers le système, c’est-à-dire le coût de fonctionnement du ventilateur, plutôt que le coût de chauffage, de refroidissement ou d’humidification de l’air dans l’espace de travail.
La puissance nécessaire sur l’arbre d’un ventilateur est généralement appelée la puissance au freinage [bhp] du ventilateur. La puissance au freinage peut se calculer à partir de la formule suivante :(Réf. 3)
bhp = (Q x ∆P/6 356 x Nf) x df
Où
bhp puissance de l’arbre du ventilateur
Q flux d’air en pieds cubes par minute (cfm)
∆P chute/hausse de la pression dans le ventilateur en pouces de colonne d’eau
6 356 constante
Nf efficacité du ventilateur exprimé en nombre décimal
df facteur de densité défini comme la densité/densité réelle de l’air standard
Aux fins du présent document, l’air sera supposé être dans des conditions nominales, soit : df = 1.
L’efficacité typique du ventilateur varie de 60 à 68 % pour les ventilateurs à pales radiales et de 70 à 80 % pour les ventilateurs inclinés vers l’arrière. Le type de ventilateur utilisé dans un système de ventilation industrielle doit être déterminé par son usage et par les exigences de performance. Les modèles de ventilateurs à pales radiales sont habituellement utilisés dans les flux d’air vicié, tandis que les modèles de ventilateur inclinés vers l’arrière sont employés dans les flux d’air relativement sains, comme sur le côté propre d’un dépoussiéreur. Malheureusement, de nombreux ventilateurs plus anciens sont des modèles à pales radiales inefficaces. Bien que vantant des caractéristiques de performances impressionnantes, ils ont souvent été installés avec peu ou pas de considération pour leur consommation d’énergie, car celle-ci était bon marché à l’époque de leur achat.
L’énergie est représentée par des coûts exprimés en kilowatts (kW) et non en bhp. La bhp doit donc être convertie en kW. Pour convertir la bhp en kW, il suffit de multiplier la bhp par 0,746. Mais pour obtenir l’énergie totale dans le moteur, l’énergie de l’arbre doit être divisée par l’efficacité du moteur, Nm.
L’efficacité du moteur dépend de la conception du moteur, mais elle est généralement d’environ 90 % [0,9]. Il existe souvent des pertes électriques supplémentaires dans les démarreurs et des pertes de transmission dans les lignes reliant le compteur électrique et le moteur. Ces pertes sont minimes et, au regard des économies relatives associées, assez insignifiantes pour être incluses globalement dans l’efficacité du moteur de 90 %. À présent, multiplions la valeur en kW ajustée par le nombre d’heures de fonctionnement et le coût de l’électricité au kWh.
Coût annuel = (Q x ∆P x 0,746 x H x 52 x C)/(6 356 x Nf x Nm)
Où
52 semaines de fonctionnement par an
H heures de fonctionnement par semaine
C coût par kW heure
6 356 et 0,746 peuvent être combinés en une seule constante, mais la chaîne logique serait alors rompue. Cela répond à la question suivante : qu’est-ce qui constitue le coût énergétique de l’air ?
Quelles parties de la formule de calcul du coût énergétique pouvons-nous contrôler ?
De tous les éléments de cette formule, les deux seuls pouvant être influencés par les concepteurs et les opérateurs de systèmes de ventilation industriels sont le flux d’air et la perte de charge.
Comment contrôlons-nous ces variables ?
Si l’objectif est de réduire au minimum la consommation d’énergie, le débit d’air total dans le système doit être abaissé et la conception doit limiter autant que possible la perte de charge (ou la résistance à l’écoulement) le plus longtemps possible.
Exemples montrant comment réaliser ces contrôles et économiser de l’énergie
Bonnes pratiques de conception
Une façon de diminuer le volume d’air et de réduire les pertes de pression dans un système de filtration consiste à appliquer des bonnes pratiques de conception dès le départ. La conception est un sujet trop vaste pour être entièrement couvert dans ce document, mais il existe de nombreuses ressources utiles pour connaître les pratiques de conception, telles que les conférences sur la ventilation industrielle (http//www.michiganivc.org) et d’autres sources. Ces conférences proposent une formation à la conception de systèmes d’échappement qui fonctionnent avec le moins de volume d’air total possible, ainsi qu’une résistance ou perte statique minimale du système et une performance maximale du ventilateur.
De nombreuses usines possèdent des installations similaires à celle illustrée à la Figure 1.